Si la Qualité de Vie au Travail est indispensable, c’est à chaque entreprise de s’approprier la définition en la mettant au service et de l’humain et de l'entreprise. C’est pourquoi l'Accord National Interprofessionnel a fait évoluer la QVT en QVCT : Qualité de Vie et des Conditions de Travail. Un enjeu majeur qui permet de recentrer plus concrètement la démarche sur une réflexion autour des conditions de travail, en lien avec le bien-être au travail, l'engagement des collaborateurs et la performance de l'organisation.
QVT, QVCT... De quoi parle-t-on ?
QVT : Qualité de Vie au Travail
A l’origine, la définition de la qualité de vie au travail a été établie le 19 juin 2013 par l’ANI. Dans le texte, plusieurs sens sont donnés à l’expression suivant le sens ou le contexte. Le préambule précise : « la qualité de vie au travail vise d’abord le travail, les conditions de travail et la possibilité qu’elles ouvrent ou non de « faire du bon travail » dans une bonne ambiance, dans le cadre de son organisation ».
Dans un deuxième temps, la définition est précisée par l’ajout du bien-être au travail : « La qualité de vie au travail peut se concevoir comme un sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement qui englobe l’ambiance, la culture de l’entreprise, l’intérêt du travail, les conditions de travail, le sentiment d’implication, le degré d’autonomie et de responsabilisation, l’égalité, un droit à l’erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation du travail effectué ». Les piliers de la QVT sont :
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Le contenu du travail
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Les relations au travail
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Les possibilités de réalisation et de développement
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Le respect de l'égalité professionnelle
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La possibilité de concilier vie professionnelle et vie personnelle
QVCT : Qualité de Vie et des Conditions de Travail
Un nouvel ANI a été décrété au sujet de la qualité de vie au travail le 9 décembre 2020, renforcé par la loi du 2 août 2021 « pour renforcer la prévention en santé au travail ». Dans ce nouvel accord, la QVT devient QVCT : qualité de vie et des conditions de travail. Il s’agit de rendre plus concret le terme de QVT, en mettant en avant les conditions d’exercice du travail effectif, l’organisation et les situations concrètes de travail. Ce nouveau terme s’inscrit également dans le quatrième Plan Santé au Travail (2021-2025) et devrait s’imposer petit à petit dans le langage courant. L’expression QVCT remplace d’ailleurs QVT dans le Code du Travail depuis le 31 mars 2022.
En quoi la définition change-t-elle ? En mettant l’accent sur les conditions dans lesquelles les salariés travaillent, on ouvre le débat sur le fait de leur donner la parole sur le contenu de leur travail et la manière dont ils l’exercent. De fait, la QVCT devient un des sujets centraux des négociations obligatoires du Code du travail qui jusque là n’incluaient que la prévention et l’amélioration de la santé au travail. On place donc les conditions de travail au cœur des préoccupations.
En plus des piliers préalablement actés de la QVT, voici les nouveaux piliers amenés par la QVCT :
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Diagnostiquer et mesurer les progrès régulièrement
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Intégrer les collaborateurs à l'organisation du travail
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Former et encourager l'interaction entre acteurs de l'entreprise (toutes échelles confondues)
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Communiquer autour de la qualité du travail et des moyens d'action
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Garder une réflexion continue sur l'amélioration des conditions de travail
Pourquoi ce changement ?
Les conditions de travail comme pierre angulaire du bien-être
Mettre l’accent sur les conditions de travail, c’est faire du bien-être au travail une priorité : on donne la parole aux équipes, on accueille leurs perceptions des conditions de travail dans une nouvelle démarche de management qui fait attention au climat social de l’entreprise. En se basant sur les ressentis – qui peuvent être notamment mesurés par des outils de baromètre social comme Pulse de Bleexo, ou encore l’expérience, le vécu, les émotions, on définit le bien-être au travail par la satisfaction, le plaisir et la réalisation de soi dans l'exécution de son travail.
La QVCT est donc centrée sur les pratiques managériales, la rétention des talents, les transformations du monde du travail et des relations professionnelles en accompagnant les équipes. En décembre 2021, un mémo de l’ANDRH expliquait que la QVCT concerne « les conditions et le contenu du travail » et non « les avantages décorrélés du travail ». De fait, cela implique d’agir sur la qualité du contenu du travail en lien avec l’environnement, les relations, le dialogue et l’organisation du travail.
Une requalification pour clarifier la démarche en entreprise
Le passage de QVT à QVCT dépasse donc les sujets de santé au travail : elle envisage l’entreprise et ses transformations dans son ensemble pour réussir à s’adapter et améliorer l’expérience collaborateur. Le but est simple : rendre la définition plus concrète pour que les entreprises puissent définir une véritable politique de qualité de vie (et des conditions) au travail.
Concrètement, l’ANDRH suggère plusieurs actions dans le sens de la QVCT : organisation, flexibilité (télétravail, déconnexion), répartition des charges et responsabilités, clarté du sens du travail, refonte de l’espace de travail, formation des managers, communication renforcée entre tous les membres de l’entreprise.
