En novembre 2021, plus de 4,5 millions de salariés américains quittaient leur emploi : l’origine du phénomène « Great Resignation » ou « Big Quit ». Une tendance à la démission massive qui a également touché la France pendant la pandémie, on parle même de Grande Démission, qui concerne 2,3% des actifs. Alors que le désengagement a un coût annuel de presque 15 000€ par employé, il est plus que jamais urgent de se pencher sur la fidélisation des salariés, afin de favoriser l’expérience collaborateur et ainsi, la rétention des talents.
Alors que la pandémie a totalement bouleversé le monde du travail et la façon d’appréhender l’entreprise, la « guerre des talents » bat toujours son plein. Formulée en 1997 par Steven Hankin (cabinet McKinsey), l’expression concerne principalement les difficultés des entreprises à attirer et surtout fidéliser les talents. Mais qu’entend-on par la fidélisation des talents ?
Il s’agit de la manière dont l’entreprise s’organise pour maintenir de façon stable et continue l’engagement de ses collaborateurs, notamment autour de valeurs communes. La première étape d’une démarche de fidélisation, c’est de travailler sur l’engagement salarié, qui passe par un bon climat social, de la reconnaissance et du sens au travail. Cette démarche entre notamment dans le cadre de la culture d’entreprise : elle permet de créer chez les équipes un sentiment d’appartenance fédérateur, et de se projeter dans l’entreprise. Pour l’entreprise, fidéliser ses collaborateurs, c’est avoir pour objectif de retenir leurs talents au sein de l’organisation, de réduire le turnover et augmenter la performance.
La rétention des salariés, c’est la capacité d’un employeur à conserver les talents dans son entreprise. C’est donc l’objectif final d’une démarche d’engagement collaborateur, couplée à une démarche de fidélisation de ceux-ci : on fidélise les talents pour les retenir.
Mais de quoi s’agit-il exactement ? On entend par rétention des talents un ensemble de processus, techniques, organisations d’entreprise pour que les collaborateurs les plus qualifiés sur leur poste de travail restent dans l’entreprise. Cela correspond aux moyens que donne l’entreprise pour que ses équipes soient satisfaites et engagées, et ne cherchent pas d’autres opportunités. C’est un réel défi pour les organisations, et un enjeu crucial : recruter, oui, mais retenir les meilleurs talents surtout.
Le dialogue social est un complément du baromètre social. C’est un élément de performance qui replace les collaborateurs au centre des discussions et négociations collectives dans une démarche de qualité de vie (et des conditions) au travail. Le dialogue social fait d’ailleurs l’objet d’une loi (15 septembre 2017 – habilitation à prendre par ordonnances les mesures pour le renforcement du dialogue social qui impose aux entreprises d’aborder des thèmes tels que la rémunération et les salaires, le temps de travail, la qualité de vie au travail, les conditions de travail, les formations ainsi que les garanties sociales. Ainsi, c’est un point clé de la cohésion sociale pour chaque entreprise.
Au sein de l’entreprise, on considère le dialogue social comme les relations entre les instances dirigeantes et les salariés (représentants du personnel). Il s’agit donc des échanges entre les collaborateurs permettant d’instaurer un climat de confiance. C’est un élément important dans l’appréciation du climat social de l’entreprise, qui permet de considérer des sujets importants comme la santé financière de l’entreprise, la conjoncture extérieure, les conditions de travail légales, le management, la stratégie et les objectifs de l’entreprise, etc.
Economiquement, la rétention des talents a un impact à deux niveaux. Dans un premier temps, les entreprises ayant une bonne gestion des talents – et donc qui les retiennent par une bonne expérience collaborateur, sont celles qui obtiennent une croissance plus rapide, notamment en termes de bénéfices (Boston Consulting Group).
A l’inverse, les problématiques RH telles que le désengagement, l’absentéisme ou encore le turnover ont un coût considérable pour l’entreprise. En 2020, l’IBET (Indice du Bonheur au Travail) chiffrait le désengagement des salariés à 14 310€ par an et par salarié. Il concerne le départ d’un collaborateur, son remplacement, l’intégration du nouveau collaborateur… C’est un coût énorme, notamment lorsqu’on sait que 45% des salariés ont changé d’emploi ces deux dernières années ou vont le faire en 2022 (Rapport d’Owl Labs).
Alors que la concurrence pour les talents est en pleine expansion, si les entreprises n’adoptent pas une démarche d’expérience collaborateur et de fidélisation de ses salariés, elles s’exposent au risque de démissions massives (turnover), à l’absentéisme, ce qui représente une performance collective amoindrie et donc moins de rentrée d’argent, en plus du coût de ces départs.
La performance d’entreprise est donc au centre de l’enjeu de rétention des talents. Alors que les talents qualifiés sont jusqu’à 8 fois plus productifs (McKinsey), les entreprises dont les collaborateurs sont vraiment engagés sont 21% plus profitables. Selon Accenture, celles avec une excellente expérience salariés surperforment même. Améliorer la rétention de vos talents, c'est donc vous permettre de booster les performances de votre entreprise et ainsi de pérenniser votre activité. Le dernier « Global Leadership and Talent Index » le souligne nettement : les entreprises mettant en œuvre une réelle démarche de gestion des talents augmentent considérablement leur performance.
En mettant les talents au cœur de vos politiques managériales, vous pouvez améliorer les indicateurs de performance essentiels :
Turnover
Productivité
Absentéisme
Bien-être au travail (climat social)
Gestion du stress (RPS)
Transformer la cohésion sociale d’une entreprise en efficacité collective passe donc par l’expérience collaborateur (engagement), leur fidélisation et donc la rétention des talents.
Ainsi, pour fidéliser vos talents et optimiser vos performances, il faut proposer à vos collaborateurs une expérience optimale. Il est important de partager les valeurs et la culture d’entreprise, d’autant plus lorsqu’on sait que 73% des salariés disent aimer leur poste actuel. Une enquête McKinsey menée à l’échelle internationale montre d’ailleurs que « l’expérience de l’employé, et plus précisément, le rôle de la fonction RH pour garantir une expérience positive tout au long du cycle de vie de l’employé » est un réel moteur de la gestion efficace des talents.
Une bonne expérience collaborateur met en valeur l’image de l’entreprise, et donc la marque employeur. C’est un réel atout pour retenir vos talents, car avec une marque employeur positive, même vos anciens collaborateurs pourront être promoteurs de votre entreprise. Dans un contexte de recrutement difficile et de « guerre des talents », c’est un élément non négligeable : une expérience collaborateur de qualité incite vos talents à rester en poste. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour améliorer l’expérience collaborateur de votre organisation :
Climat social
QVCT
Management horizontal et collaboratif
Alors, sur quels leviers agir pour fidéliser vos talents ? Voici six points sur lesquels il est important de se concentrer :
Pour que vos collaborateurs se sentent bien au travail, les conditions sont un élément central, notamment en termes d’organisation du travail. Depuis la pandémie, de plus en plus de salariés souhaitent adopter un mode de travail hybride, ce qui suppose une politique de télétravail structurée et adaptée à votre entreprise. L’aménagement du temps de travail doit ainsi être clair et calibré, de même que la flexibilité. Il est également important de mettre l’accent sur la qualité de vie au travail.
Fini le « command and control », l’autonomie est un critère important de l’expérience collaborateur. L’écoute salariale et le management empathique font partie des éléments qui font qu’un salarié se sent bien à son poste, misez donc plutôt sur un management horizontal et un alignement des politiques RH, notamment en termes de bien-être au travail. Favorisez également les temps d’échange et le feedback continu, en mettant en place, par exemple, des enquêtes régulières.
Il est important pour un collaborateur de comprendre pourquoi il travaille et d’autant plus de savoir pourquoi il travaille à tel poste dans telle entreprise : assurez-vous donc que vos équipes sont en phase avec la culture, les valeurs et la vision de l’entreprise, qu’il se sente reconnu dans son travail. La marque employeur joue ici un rôle essentiel, de même que l’identité au travail : socialisation, sentiment d’appartenance à un collectif.
Depuis la pandémie, la quête de sens est devenue un enjeu prioritaire du recrutement. Pour les Millennials ou la génération Z par exemple, c’est d’ailleurs devenu le premier critère dans le choix d’une entreprise, avant même le statut du poste ou le salaire. En effet, il est important pour un collaborateur de comprendre pourquoi il travaille, et quelle est sa valeur ajoutée dans l’entreprise. Les candidats cherchent ainsi à s’investir, s’engager : ils veulent se sentir utile, créer de la valeur et contribuer au développement de l’entreprise dont ils font partie.
L’employabilité, c’est la capacité d’acquérir et de maintenir les compétences nécessaires pour trouver ou conserver un emploi, ainsi que de s’adapter aux nouvelles formes de travail. En quoi est-ce un levier de fidélisation ? Une étude menée par Hamid Bouchikhi montre qu’accroître leur employabilité permet d’engager et de retenir ses meilleurs talents. Mais comment ? Cela passe notamment par une politique de formation efficace. Certains parlent également de « lifelong learning ».
47% des RH prévoient de se préoccuper de la revalorisation des salaires en 2022 (baromètre « les RH au quotidien » 2022, Tissot x PayFit). Dans le contexte d’une période d’inflation significative, c’est signe que la rétention des talents est au cœur des préoccupations. Une politique de rémunération claire, juste, optimisée sur laquelle il est possible d’échanger facilement est un levier essentiel de rétention.
Plusieurs outils peuvent vous aider à actionner les leviers de fidélisation dans le but de retenir vos talents.
Dans un premier temps, mettre en place un baromètre social tel que Pulse de Bleexo vous permet de prendre régulièrement le pouls de vos collaborateurs, mesurer le climat social en temps réel, et donc prendre des mesures en conséquence pour améliorer l’expérience collaborateur et l’engagement. C’est un moyen d’avoir du feedback continu sur différentes thématiques, notamment les conditions de travail, la relation avec le manager, le sens au travail…
Le 360 Feedback de Bleexo est un outil d’évaluation collective d’un collaborateur, utile pour développer leur performance. Il sert à mesurer les forces et les faiblesses d’un membre de l’entreprise afin de développer des axes d’amélioration. C’est un outil intéressant pour travailler sur le management ou l’employabilité par exemple.
Vous avez besoin d’approfondir un sujet en particulier avec vos équipes ? C’est l’objectif de l’outil Ask de Bleexo : renforcez le lien avec collaborateurs en les impliquant sur vos sujets de réflexion que ce soit sur les conditions de travail, la rémunération, le sens au travail… En créant votre sondage à la carte, vous donnez la parole à vos collaborateurs, vous les engagez.
Donner la parole, c’est une étape, mais en tirer les conclusions utiles et mettre en place des actions concrètes, c’est mieux. Dans ce cadre, vous pouvez vous aider de l’outil Coaching de Bleexo, qui vous donne accès à des conseils personnalisés d’experts en fonction de vos problématiques. Cela rentre dans une démarche de bien-être au travail, élément essentiel de l’engagement collaborateur et de la rétention des talents.
Enfin, n’oubliez pas que la reconnaissance et la culture du feedback positif sont essentiels pour le climat social : cela fait partie des conditions de travail et participe à donner du sens au travail à vos collaborateurs. C’est exactement le but de l’outil Bravo de Bleexo. Un collaborateur qui se sent reconnu est un collaborateur engagé… et donc un talent qui reste dans votre entreprise.