La crise sanitaire ayant bouleversé le monde du travail, il apparaît comme encore plus important pour les entreprises de prendre en compte les risques psychosociaux (RPS), c’est-à-dire les situations qui peuvent mettre en danger la santé physique ou mentale de leurs équipes. Mais quels sont les facteurs qui permettent aux RPS de s’installer ?
On peut définir les RPS comme les « risques professionnels d'origine et de nature variées qui mettent en jeu l'intégrité physique et la santé mentale des salariés. » Ils ont un impact sur le bon fonctionnement d’une entreprise, et plusieurs causes concomitantes peuvent en être responsables.
Si l’on se base sur les modèles de Karasek (job strain) et de Siegrist (effort-reward imbalance), on peut regrouper dans les “exigences psychologiques” à la fois les exigences de rythmes et d'objectifs de travail. Entre forte demande de travail et faible contrôle sur celui-ci combiné à un déséquilibre efforts-récompenses, le collaborateur peut perdre pied. Voici quelques exemples :
Surcharge de travail : longues journées de travail, nombre d’heures, extension de la disponibilité, présentéisme
Objectifs irréalistes ou flous
Exigence de polyvalence non maîtrisée : sous qualification, nouvelles technologies
Instructions contradictoires ou interruptions d’activités
Contraintes de rythme : horaires atypiques ou décalés, imprévisibilité des horaires, travail de nuit ou posté
Même si elles concernent plutôt les métiers de service (aide à domicile, assistant.e maternelle…) les exigences émotionnelles impliquent de devoir maîtriser ses propres émotions en toutes circonstances, que ce soit en les cachant ou en les simulant. Elles sont en lien avec le contact à la souffrance, la violence externe et la peur notamment, et peuvent se décliner comme telles :
On appelle l’autonomie au travail le fait de pouvoir être acteur de son travail : avoir des marges de manœuvre, s’auto-organiser, participer aux décisions qui concernent son activité et pouvoir utiliser et déployer toutes ses compétences. On parle de manque d’autonomie lorsqu’on :
Il s’agit de tous les conflits intrapsychiques qui résultent de l'écart entre ce que le travail exige et les valeurs des collaborateurs, qu’elles soient professionnelles, sociales ou personnelles. Cela peut prendre la forme de :
Que ce soit en termes de « soutien social », d’« équilibre efforts-récompenses » ou encore de la « justice organisationnelle », les rapports sociaux au travail sont essentiels à prendre en compte pour le bien-être du collaborateur. Ils incluent les relations avec les collègues ou la hiérarchie, les perspectives de carrière, l’adéquation de la tâche à la personne, l’évaluation de son travail, la démarche de bien-être au travail menée par l’entreprise. Lorsque ces rapports sociaux sont dégradés, les individus sont exposés au manque de reconnaissance, au sentiment d’injustice ou encore à l’absence de possibilités de parcours professionnels. Pour éviter cette altération des relations sociales, restez attentifs à :
C’est un des plus gros facteurs de stress au travail et ainsi de RPS. Il concerne l'insécurité socio-économique ainsi que le risque de changement non maîtrisé, qui se traduisent par :
La peur de perdre son emploi
Le non-maintien du niveau du salaire
La précarisation des contrats de travail et de l’emploi en général
Les restructurations, changements permanents ou réorganisations
Le changement imposé des conditions de travail
L’incertitude sur l’avenir de son métier
L’insécurité de l’emploi, du salaire, de la carrière
La soutenabilité du travail